Ausgabe

Drehmomente

No. 15 | 2013/1

«Obacht Kultur» No. 15, 2013/1 dreht um den Film. Auftrittt: Michaela Müller, Filmstills: Regula Engeler und Jochen Heilek, Collagen: Emanuel Geisser, Textbeiträge: Anne Cuneo, Jean Perret, Bruno Kägi, u.v.m.

PDF (ohne Auftritt in der Heftmitte)
Online blättern
«Obacht Kultur» N° 15, 2013/1 dreht um den Film, die Filmlandschaft von Appenzell Ausserrhoden, um die vielen hier wirkenden und von hier ausgezogenen Filmleuten. Alle Stationen - von der Entwicklung eines Projektes, über das Drehbuch, die Produktion, den Dreh, den Schnitt, die Vertonung bis hin zum Vertrieb und zur Vermittlung -, wie auch verschiedene Genres können abgedeckt werden. Für die Heftmitte hat die Animationsfilmerin Michaela Müller sich auf ein Experiment eingelassen und ein Wackelbild geschaffen. Filmstills von Regula Engler und Jochen Heilek bilden den Umschlag, Bilder von Emanuel Geiser erinnern an die Erzählstruktur von Filmen. Anne Cuneo, Jean Perret und Bruno Kägi eröffnen weitere Dimensionen. Mit eigentlichen Trouvaillen warten die Gedächtnistexte auf: Nosferatu in Stein, Firmenfilmer Suhner und verschwundene Kinos. Und wie gewohnt enthält die Frühjahrsnummer die Jahresberichte des Amts für Kultur und des Staatarchivs.

Web-Mehrwert

Ergänzende Inhalte zu
der gedruckten Ausgabe
Auftritt

«UNSETTLED»

Michaela Müller, 2013

Lenticular-Druck, 193x132 mm

 

Video

«Zum Jahresbericht des Amts für Kultur»

Amt für Kultur, 2013

Ernst Züst gibt Einblicke ins Museum Wolfhalden zum Thema "Feuerwehr"

Bildstrecke

«Zum Jahresbericht der Kantonsbibliothek»

Anna Schirmer-Zellweger / Transkription: Jessica Meister, 03.06.1839
Transkription

Digitalisierter und transkribierter Brief aus dem Zellweger-Projekt. Der Brief von Anna Schirmer-Zellweger (1794-1847) an ihren Vater Johann Caspar Zellweger-Gessner (1768-1855) schildert die Tage nach dem Tod der älteren Schwester Susanna Graf-Zellweger (1791-1839). Ein Zeugnis zur Alltagsgeschichte im Appenzellerland im 19. Jh.

Video

«UNSETTLED»

Michaela Müller, 2013

Einzelbilderfilm, Vorlage für Lenticular Print, Loop

 

Bildstrecke

«Les oiseaux migrateurs_wer fragt wer du bist?»

Regula Engeler und Jochen Heilek, 2013

Filmstills

Video

«Trickfilmprojekt Bermuda»

Anna Furrer und Sascha Tittmann, 2009 bis 2013

Storyboard einer Introsequenz Timing-Test

Bildstrecke

«Trickfilmprojekt Bermuda»

Anna Furrer und Sascha Tittmann, 2009 bis 2013

Stilproben zum Trickfilmprojekt "Bermuda"

Text

«Cinematografo»

Anne Cuneo, Februar 2013

Anne Cuneo ist 1938 in Paris geboren und in Italien und Lausanne aufgewachsen. Heute lebt sie in Zürich und Genf. Von ihr erschienen sind unter anderem «Geramonds Lehrmeister», «Eine Welt der Wörter», «Štepán», «Zaïda».

«Cinematografo»

 

Anne Cuneo, février 2013

 

 

Plus qu'une salle de cinéma, c'était un trou dans le mur.

 

Au fil des siècles, l'aqueduc hors d'usage des Romains, un de ces résidus d'une civilisation qui avait laissé des restes si solides qu'ils en étaient indestructibles, avait repris du service: des espaces avaient été creusés dans l'immense épaisseur de ces constructions. Ici, cela avait commencé, disaient les vieux, au début du siècle (du 20e, bien entendu). Un des marchands ambulants qui venaient tôt le matin, et restaient sur leur bout de trottoir par tous les temps, avait commencé à creuser là où un tremblement de terre avait laissé une profonde fissure dans l'immense mur. Une brique après l'autre, il avait créé la première de ce que le quartier appelait depuis «les grottes». On avait crépi ce bout de la vénérable muraille et fait tracer par un peintre le nom de chaque commerce. Des décennies durant, on avait vendu aux «grottes» légumes frais coupés, oeufs du jour, saucisses maison au goût de reviens-y, gigots d'agneau tendres comme du beurre… Les connaisseurs venaient de loin faire leurs emplettes. Et puis les premiers occupants avaient vieilli, il y avait eu la guerre, l'apparition des supermarchés – les boutiquiers avaient disparu, remplacés par des chiffonniers de passage ou des entrepôts.

 

D'actif, il n'était finalement resté que Beppe, le coiffeur. Dans sa boutique trônait un immense portrait signé de Totò sur le cadre noir duquel on avait peint en lettres blanches: «Ici on a rasé un prince» (le prince napolitain Antonio De Curtis avait en effet atteint une célébrité mondiale au théâtre comme au cinéma sous le nom de Totò). Un jour, il avait plus de 90 ans, Beppe était mort, d'un coup, juste après avoir rasé le l'avocat Guidi.

 

Sa boutique aussi avait fermé ses portes.

 

Quelques années avaient passé.

 

Et puis, un jeune homme était arrivé, avait ouvert la porte au-dessus de laquelle on déchiffrait encore «Barbiere». Il avait appris au quartier qu'il s'appelait Jim, qu'il était le petit-fils de Beppe, et qu'il venait d'Amérique. Personne ne savait que Beppe eût des enfants, mais puisque ce garçon avait la clé…

 

Jim avait rénové quatre des grottes abandonnées. Il avait gardé le salon du barbier, où il travaillait le jour, avait agrandi, creusé, aménagé les trois autres grottes en un seul local, y avait amené l'électricité, et avait repeint l'enseigne sur la façade. Lorsque l'échafaudage avait disparu, la population émerveillée avait pu lire «Cinematografo». Le soir, Jim se ferait projectionniste.

 

Un cinéma! Le succès avait été immédiat. Toutes les séances étaient bourrées. Prix d'entrée: une lire. C'était désormais là que trônait, en bonne place, Totò. Le programme? Oh, le programme n'était pas des plus récents. Il y avait même encore des films muets. Dans ces cas-là, Jim installait un haut-parleur grésillant relié à un électrophone poussif sur lequel il faisait tourner, de préférence, des ouvertures d'opéra. Les films parlants n'étaient pas toujours complets, ici et là il manquait une bobine. Personne ne se plaignait, cela nourrissait les discussions à la sortie.

 

Avant que la télévision ne fasse son apparition, toute une génération s'était ainsi nourrie des grands classiques du cinéma, italiens et internationaux.

 

A l'ombre de l'aqueduc romain, le Cinematografo existe toujours. Il est devenu centre associatif. On y a placé un écran plat, on y va pour discuter, pour pour suivre les matches, et parfois voir un film.

 

Quant au barbier, le fils de Jim a repris la boutique, et y a remis, en bonne place, le portrait signé de Totò.

 

PDF
Text

«Territoire»

Jean Perret, März 2013

Jean Perret, 1952 geboren, ist Direktor der Abteilung Film der Haute école d’art et de design in Genf. Von 1995 und 2010 leitete er «Visions du Réel», das Internationale Filmfestival in Nyon.

«Territoire»

Jean Perret, mars 2013

Un paysage n’existe pas tant qu’il n’a pas été regardé par les hommes qui lui confèrent une présence dans leur vision du monde. Un territoire peut-il néanmoins être usé par le regard que l’on porte sur lui, par l’attention de cinéastes qui en prennent des images ?

Dans le territoire d’Appenzell, les collines sont dessinées en pentes douces, en déclivités plus raides, en une alternance de bosses et de creux, de rondeurs et de dépressions. Et la vivacité des couleurs que déposent les saisons sur le paysage, leurs dégradés de verts, de rouges et de bruns sur un ciel qui sait être bleu vif ou pâle, toutes ces tonalités sont reconnues par le cinéma suisse. Et quand la neige rappelle que le blanc des cristaux sait receler des nuances d’une délicatesse étourdissante, c’est à un spectacle pittoresque que nous assistons propre au genre du Bergfilm.

Dès ses débuts, le cinéma suisse prend à son compte et prolonge la tradition picturale et touristique issue du XIXe siècle, faisant de la montagne des panoramas spectaculaires dans lequel il fait bon se promener. Et avec le Säntis, figure canonique d’une force tutélaire, ce coin de pays paraît être au bénéfice d’une protection bienveillante.

A revoir, par exemple, L’appel de la montagne (1923), film réalisé par Arthur Adrien Porchet : « Un drame passionnant en cinq actes dans le décor grandiose de nos montagnes. », affirme un article promotionnel. Remarquons « nos montages », ce film ayant pour ses auteurs une valeur exemplaire pour l’ensemble de la Suisse.

Il est si apaisant et menaçant parfois, ce territoire appenzellois, si parfaitement harmonieux pour qui veut s’en convaincre, et gardien d’histoires faites de bonheurs et de drames, tels qu’ils forgent les mythes dont les hommes ont besoin. Ce paysage est même trop – trop impressionnant et beau, trop accompli et décourageant pour le travail des cinéastes. Le risque de la belle image est immense, qui consiste à céder au commerce complaisant du pittoresque visuel. Des montagnes, avec le Säntis !, érigées en symboles intangibles d’une permanence de paix et d’harmonie, c’est ce que le cinéma doit travailler au corps pour produire d’autres représentation, qui sous l’écorce des premières images découvrent et inventent des récits en profondeur.

Il existe des films qui ont gravi ces difficultés et qui n’ont pas cédé à la fabrication de ces images de marque du paysage appenzellois, considéré comme un possible archétype de la schweizer Landschaft.

Pour mémoire, Heimatklänge (2006) de Stefan Schwietert, qui a trouvé les chemins d’accès à des musiques dites folkloriques pour en révéler l’intimité tendue entre tradition et pratiques contemporaines. Remarquable film dont la méditation s’incarne dans les gestes les plus accomplis des pratiques musicales observées dans leurs dimensions poétiques et anthropologiques.

Et que l’on se souvienne de cette forte réussite de Martin Schaub, Die Insel (1992), qui voyait en le Säntis un territoire dont le petit lac d’altitude figurait le miroir – comme l’écorce du réel – au-delà duquel l’homme trouve sens à son existence. Entre le labeur sur l’alpe, que Martin Schaub filme au plus près de ses gestes, et le récit mythique d’un vieux conteur venu de la plaine, c’est un récit sous la forme d’un essai que nous découvrons. Il faut revoir ce film oublié aujourd’hui et imaginer que la surface immobile de l'eau de ce lac prend la valeur d'un miroir dont Martin Schaub franchit le seuil.

Le cinéma du réel, ce territoire du cinéma contemporain au-delà des genres académiques du documentaire et de la fiction, raconte des histoires vraies, faites de la vie telle qu’elle est vraiment vécue. Et les gens du cinéma ont à se confronter en direct avec la complexité des lieux, la rudesse des pentes à gravir, ils ont à comprendre les gestes du travail et des artisanats, enchâssés dans des configurations faites d’archaïsmes, de mythes et d’utopies. Les œuvres d’Erich Langjahr et Peter Liechti sont aussi des références

Dès lors, le territoire de l’Appenzell est inépuisable pour toute conquête cinématographique.

 

PDF
Bildstrecke

«Werbeplattform für Nosferatu 1/2»

Gedächtnis Kantonsbibliothek, 30.10.1921

Die Prana-Film mit den Produzenten Enrico Dieckmann und Albin Grau gaben Unsummen für "echt amerikanische Filmwerbung" aus. So kauften sie im Oktober 1921 u.a. eine Ausgabe der "Film-Tribüne", um darin ihren okkulten Film "Nosferatu" grossflächig anzukündigen. Zum Blättern ein Auszug daraus.

Bildstrecke

«Werbeplattform für Nosferatu 2/2»

Gedächtnis Kantonsbibliothek, 30.10.1921

Die Prana-Film mit den Produzenten Enrico Dieckmann und Albin Grau gaben Unsummen für "echt amerikanische Filmwerbung" aus. So kauften sie im Oktober 1921 u.a. eine Ausgabe der "Film-Tribüne", um darin ihren okkulten Film "Nosferatu" grossflächig anzukündigen. Zum Blättern ein Auszug daraus.

Video

«Nosferatu. Eine Symphonie des Grauens»

Friedrich Wilhelm Murnau, 1922

Der ganze Film auf YouTube. Regie: Friedrich Wilhelm Murnau; Drehbuch: Henrik Galeen nach Motiven des Romans Dracula von Bram Stoker; Art Director: Albin Grau; Produktion: Enrico Dieckmann und Albin Grau für Prana-Film; Musik: Hans Erdmann; Kamera: Fritz Arno Wagner, Günther Krampf.

Video

«Fasnächtliches Treiben am Gidio Hosestoss»

Bertold Suhner, 06.03.1957
Zeitzeugnisse

Auszug aus einem Farbfilm des Amateur-Filmers und Gründers der Firma Metrohm AG Bertold Suhner (1910-1988). Zu sehen ist der Fasnachtsumzug Gidio Hosestoss in Herisau am Aschermittwoch 1957.

Video

«Die Metrohm-Belegschaft misst sich am Skirennen»

Bertold Suhner, 1958
Zeitzeugnisse

Farbiger Dokumentarfilm ohne Ton, gedreht von Amateur-Filmer und Gründer der Metrohm AG Bertold Suhner (1910-1988), Herisau. Gezeigt wird das Firmenskirennen der Belegschaft der Metrohm AG in Herisau.